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Faciliter la “Global Day of Code Retreat” : pourquoi pas toi ?

Chaque année a lieu un événement planétaire durant 24 heures : la Global Day of Code Retreat (GDCR), en simultané dans 133 villes partout dans le monde. Et comme depuis plusieurs années il y en avait une chez Arolla ! Retour sur cet événement grâce à Olfa et Dorra qui reviennent à cœur ouvert et dans le détail sur leur expérience d’organisation et de facilitation de la Global Day of Code Retreat (GDCR) 2018 chez Arolla.

Dorra :: « Tout a commencé par une discussion avec notre responsable de communication Eva sur l’organisation de la journée. La question a déclenché beaucoup de réactions et de propositions drôles. Les Arolliens sont toujours fidèles à leurs sens d’humour ! Nicolas, qui avait facilité le GDCR dans le passé a proposé des noms de filles pour faciliter l’évènement. J’étais enthousiaste à l’idée, mais je la prenais à la légère. »

Olfa : « Je m’en souviens comme si c’était hier. J’avais précisé que si deux Arolliennes le faisaient, ça serait beau !!! “Girls Power” 🙅 . Dorra, tu te rappelles ? Tu m’avais directement demandé si je plaisantais. J’étais vraiment sérieuse et bien motivée. En plus, l’idée de travailler ensemble me plaisait beaucoup.
C’est ainsi que nous avons décidé de prendre les choses en main et de préparer cet évènement comme il se doit. À priori, nous sommes toutes les deux perfectionnistes. Nous avons fait le point à plusieurs reprises. Nous étions super inspirées et motivées. Nous étions aussi soutenues par Yvan et Nicolas. Ils ont été généreux, nous ont conseillé et nous ont donné pleins d’idées. »

Le jour J est arrivé. Nous sommes le 17 novembre 2018. Olfa et Dorra se préparent chacune de son côté avant de se retrouver chez Arolla. Toutes les deux ont une petite voix dans la tête qui les pousse à se motiver…

Dorra, pense « Ce matin, je me suis levée trop excitée ! J’ai hâte d’arriver au bureau pour accueillir les crafters et démarrer la journée . J’imagine que c’est pareil pour Olfa. Elle doit déjà être debout. »
Olfa, au même moment «  Je me lève au petit matin comme d’habitude ! Je me suis réveillée super motivée… J’ai hâte, sûrement comme Dorra, de commencer cette belle aventure. »

Dorra ouvre Twitter et voit le fil d’actualité de la GDCR. Les messages défilent “good morning Beijing”, “…Bangalore”, “…Istanbul”, “…Bucarest”. Dorra commence à se dire « c’est bientôt Paris ». Du coup, les idées fusent « Olfa et moi allons faire une photo pour répondre aux tweets afin de montrer que nous sommes prêtes… Il faut être souriante pour accueillir les participants et peut-être prendre une photo avec eux ! »

Olfa, à son tour se dit « Je suis sûre que nous allons assurer côté communication. On va bien “tweeter”. »

Dorra, commence à se poser des questions « Il y a quand même une variable inconnue : comment vont être les participants ? »

Olfa, se rassure et se motive « Nous avons quand même, une quarantaine d’inscrits et une vingtaine en liste d’attente ! »

Dorra, dès son levé, a vu le nombre d’inscrits et le doute s’est s’installé… « Comment ça va se passer ? Allons-nous assurer en terme, de temps, d’organisation… ? » Pour se réconforter, elle pense à une vidéo qu’elle a visionnée récemment de David Lefrancois sur le perfectionnisme « VOUS ÊTES PERFECTIONNISTE ? ». « De toute façon nous allons rebondir ! » se dit-elle. La pression redescend d’un coup quand elle se souvient qu’elle n’est pas seule. C’est vrai, nous sommes deux facilitatrices de la GDCR. Puis, j’imagine que les participants seront forcément bienveillants. Sinon, ils ne viendraient pas un samedi matin pour coder. »

De son côté, Olfa pense «  Je suis plutôt confiante. J’ai appris à gérer mon stress quand je me lance dans une nouvelle aventure. Puis je fais confiance à la bienveillance des gens. Dorra et moi avons bien préparé cette présentation. Je suis certaine qu’elle est aussi motivée que moi. Nous avons mis toutes les chances de notre côté. »

Les filles se mettent en route, chacune de leur côté, pour se retrouver au 21, rue du bouloi. Dorra, sur le chemin, ne peut pas s’empêcher de tweeter  « Bonne journée à tous ». Que la journée commence !

Olfa et Dorra se retrouvent en bas de l’immeuble. Motivées toutes les deux elles s’attaquent à la disposition de la salle. Elles préparent les tables, installent les chaises, mettent à disposition les goodies avant l’arrivée des premiers participants.
Olfa : « Dorra, tu installes ta tablette pour afficher les slides ? »
Dorra : « Oui tout de suite !»
Dorra est un petit peu contrariée… Sa petite voix lui demande «  Et si le nombre de personnes était supérieur au nombre de chaises mises en place ? Comment vas-tu laisser un accès pour récupérer d’autres chaises ? » Olfa, de son côté semble plus détendue…

Olfa : « Bonjour, bienvenue ! »

Les premiers participants arrivent au fur et à mesure. Il y a beaucoup d’Arolliens ! Les deux facilitatrices sont souriantes et mettent à l’aise les participants. Olfa et Dorra prennent même un café avec eux, tranquillement, en attendant le début de la session qui débute vers 10h. C’est l’entrée en scène de nos deux craftswomen !
Dorra commence à prendre la parole. Le ton est un peu hésitant, surement freiné par le doute. Elle essaye de faire des blagues. C’est autant pour détendre les participants que pour se détendre elle-même ! Olfa se présente à son tour. Avant de commencer les itérations, les deux facilitatrices collectent les attentes de chaque participant.

Olfa et Dorra présentent le programme de la journée. « Attention ! à chaque itération le code devra être supprimé !»
5 itérations sont prévues, dont deux plus “fun” pour l’après-midi. Chaque itération est décomposée en 45 min de code, 10 min de rétro et 5 min de pause. Au déjeuner, facilitatrices et participants déjeuneront ensemble. Les filles ont aussi prévu un tirage au sort des binômes à chaque itération. Le binôme de « wonderwomen » est à fond et compte bien se démarquer pour sortir du format classique !
Les règles du jeu sont simples

  • Cellule vivante avec
    • un ou sans voisin vivant meurt (par solitude)
    • quatre voisins vivants ou plus meurt (par surpopulation)
    • deux ou trois voisins vivants conserve son statut
  • Cellule morte avec
    • trois voisins vivants survit

Les participants peuvent même aller sur le site https://playgameoflife.com  pour tester des différents cas.


Dorra s’adresse aux participants « Voici le “ping pong pair programming” sans d’autres contraintes. Le but est que vous vous familiarisez avec le jeu. »
À la fin de cette première itération, comme pour toutes celles de la journée d’ailleurs, les facilitatrices font une petite rétro. Le but de la manoeuvre est de comprendre les difficultés et les solutions pour les remonter à l’itération suivante. Les retours des participants sont plutôt encourageants, « j’ai bien aimé les exemples affichés en permanence dans le slide » déclare l’un d’entre eux. Les difficultés de cette première itération sont plutôt liées au changement de binômes et/ou de langages de programmation. C’est le moment de la pause avant la deuxième itération.

Cette fois-ci, c’est un tirage au sort qui compose les binômes. Et oui, comme le disait le sculpteur français, César “Recommencer, ce n’est pas refaire” ! Les filles ne se font d’ailleurs pas prier pour le citer ! Cette fois-ci, Olfa et Dorra décident de rajouter des contraintes. En plus du TDD en ping pong, il est interdit d’utiliser des “null”, des “primitives” dans les contrats (en signature de méthodes) et de “if” (y compris l’opérateur ternaire, le switch…).

Les participants trouvent ça difficile. Un binôme part tout de suite sur du Haskell. Les autres binômes se posent pleins de questions pour trouver la solution afin de pouvoir coder sans le “if”. « C’est impossible ! » s’exclame même un participant.
Heureusement, les facilitatrices sont là pour les rassurer et les booster : « Sortez de votre zone de confort et réfléchissez autrement. Vous verrez, c’est possible»
L’itération terminée, il est temps de passer à la rétro. Certains participants avouent ne pas avoir respecter les règles, tandis que d’autres ont utilisé les « maps » (dictionnaire ou clé/valeur) pour palier à l’utilisation du “if”. Pour autant, tout le monde a respecté la règle de ne pas utiliser les primitives en les encapsulant dans des objets. Certains prennent même conscience qu’en nommant les objets, le code devient plus lisible. Et c’est justement le message que veulent faire passer Olfa et Dorra à travers cette itération en introduisant les “Objets Calisthenics” : l’importance de la lisibilité du code et assurer une maintenabilité facile de ce dernier.

À table ! Il est maintenant l’heure d’aller manger. L’occasion d’échanger entre personnes passionnées. Pas mal de sujets sont abordés : techniques, métiers, actualités, etc.

La digestion étant toujours un moment plus compliqué pour se remettre au travail, les filles ont pensé, il y a quelques jours, à comment surmonter ce moment.
« On va faire une itération ‘fun’ maintenant ! ». Dorra et Olfa sont tout de même un petit peu contrariée… lors de leur préparation, elles avaient prévu une plaisanterie qui nécessite un nombre pair de participants… Tant pis, en bonnes meneuses de troupe, elle s’adaptent ! « Le fun ce sera pour plus tard, attaquons le refactoring. » se disent-elle.

Dorra a préparé un code manquant d’élégance… « pour ne pas dire dégueu ! » confie-t-elle. C’est en C#, avec des tests passants qui couvrent tout le code. Elle a d’ailleurs mis à contribution Arolliens et développeurs en passant un appel sur les réseaux, comme slack et Twitter pour traduire ce bout de code dans d’autres langages. « Je ne remercierai jamais assez la réactivité de tout le monde pour les “pull-requests (PR)”. En moins de deux semaines, nous avions déjà 10 langages différents. Merci tout le monde »


D’ailleurs, vous qui êtes en train de lire cet article, n’hésitez pas à rajouter d’autres langages. Pour ce faire, il suffit de forker sur  Github le projet et soumettre une PR à la fin du développement . Nous attendons vos PRs avec plaisir.

Revenons à l’itération de refactoring. Pour aider les participants, les filles leur conseillent de commencer à factoriser le code par la branche la plus profonde. L’astuce ? L’usage des raccourcis de refactoring de l’IDE.
Le refactoring de la méthode avec les huit “ifs” successifs semble fastidieux pour certains. Beaucoup de participants sortent l’initialisation dans une méthode au lieu de penser à fusionner les corps des deux boucles “for” pour éviter de “boucler” deux fois sur la grille.
Comme après chaque itération, il est temps de faire une petite pause. Toujours en nombre impairs, les participants sont invités à attaquer l’itération « fun » tant attendue par les facilitatrices ! Visiblement, ce n’est pas l’imagination qui leur manque ! Quelle idée de demander de croiser les bras et taper à deux sur le même clavier. C’est bien malin !

Il y a un fou rire général dans la salle.

Tout le monde comprend la contrainte. Même Yvan, pourtant seul croise ses bras. Dorra s’assoit à côté de lui pour former un binôme, histoire qu’il vive l’expérience réellement. La facilitatrice, devenue participante pour un moment confie « C’est marrant comme sensation car au bout d’un moment on devient synchrone. En deux mots, on sait quoi écrire comme si nous n’étions qu’une seule personne ». Il faut dire que le binôme bras croisé se connait bien !
Olfa décide de prendre la place de Dorra auprès d’Yvan. « C’est drôle mais je t’avoue que je suis un peu mal à l’aise. » Au bout de 10 min, le temps de la rétro est venu. Les retours sont globalement positifs. Tout le monde s’est bien amusé même si la frustration de ne pas pouvoir finir le kata persiste encore. Pourtant, tous les binômes ont bien avancé par rapport aux itérations précédentes. Dernière pause avant d’attaquer l’exercice final.

La fatigue commence à se faire sentir pour les filles, mais l’élément remarquable de la fin de la journée est la motivation accrue de tous ceux qui sont encore là. Ce n’est pas le moment de perdre de l’énergie ! Les filles se ressaisissent pour finir haut la main la partie. « YES WE CAN ! ».

Pour finir sur une bonne note et garder l’attention, mais aussi l’enthousiasme des participants, une itération atypique est prévue. Les participants ont maintenant le pouvoir de choisir les contraintes à infliger aux autres binômes. Ces contraintes doivent être compatibles avec celle de « coder en silence » qui est le thème de l’itération. Il est clair que les participants sont bien gentils entre eux. Ils mettent en place des contraintes simples comme « développer sans souris », « High Five à chaque exécution réussie d’un test » ou encore « ne jamais retourner un résultat » (avoir des méthodes void uniquement).

Le silence se fait et l’itération commence. Toute la journée, les locaux ont ressemblé à une ruche bourdonnante dans tous les sens. Maintenant, c’est le bruit des touches sur le clavier et les gribouillis sur le papier qui rythment la salle. Dorra en profite même pour filmer et mémoriser cette belle scène !
Certains utilisent les commentaires dans le code pour communiquer. D’autres, utilisent un langage des signes “personnalisé” alors qu’un binôme écrit tout simplement sur des feuilles pour se parler. « Ils sont bien créatifs et se débrouillent bien ! »

Dorra confie « Personnellement, je trouve que le silence est impressionnant, flippant même ! » Dorra réfléchit même à interrompre l’itération. Quand l’alarme sonne pour indiquer la fin des 45 minutes, une joie immense l’envahit. Enfin le silence est terminé et c’est aussi la fin de la journée.

Olfa : «  Eh oui ! Toutes les belles choses ont une fin ».

Les participants sont bien familiarisés avec “le Game Of life” après toutes les itérations de la journée. Certains ont trouvé que de communiquer par écrit leur a permis d’aller droit au but et d’éviter les discussions inutiles. D’autres, ont trouvé que coder en silence les ont poussé à avoir plus d’expressivité dans le code. C’est ainsi que les binômes se comprenaient sans avoir besoin de parler et continuaient à avancer dans la programmation. C’était exactement les messages que les filles souhaitent faire passer.

Dorra : « Je suis satisfaite du déroulement de la journée ». Avant de clore, il nous reste deux tâches : faire un ROTI habituel pour avoir un feedback et revoir les attentes notées en début de séance.
Pour le ROTI, c’est clairement le jackpot ! Il y a des quatre et des cinq. Les deux facilitatrices ont en plus répondu aux attentes des participants notées au début de la journée. Certains des participants sont satisfaits de la découverte des “Objets Calisthenics” pour les autres ce sont les astuces du refactoring et l’avantage du binômage qui leur ont plu.

Les participants commencent maintenant à partir. Dorra et Olfa rangent la salle. Les lumières s’éteignent. Il faut fermer la boutique. Les filles ont un petit pincement au cœur et l’envie de revivre cette journée magique à l’infini.
En repartant, les filles se confient l’une à l’autre et c’est d’une même voix qu’elles s’avouent que si c’était à refaire, elle n’hésiteraient pas une seule seconde.

Olfa et Dorra :
Nous tenons à remercier l’équipe de communication d’Arolla (Eva et Laury) pour leur aide à l’organisation (tee-shirts, caméra, traiteur, goodies…) et leur disponibilité. Vous êtes top les filles . Nous sommes reconnaissantes d’avoir Arolla à nos côtés pour l’accueil de l’évènement.
Un GRAND merci à tous les participants courageux qui sont venus un samedi pour coder. Merci pour votre bienveillance, enthousiasme et sens de l’humour.
Finalement, nous pouvons reprendre la fameuse citation “la GDCR est à faire au moins une fois dans sa vie de développeur”. N’hésitez surtout pas à la faciliter ou à y participer, même quitte à faire une itération uniquement. À l’année prochaine ! See you next year 

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